Chapitre I. Poueylaün : un oratoire consacré à Notre-Dame et un « hospitalet », dès le Moyen Âge
I.1. Avant 1449. La position du site, dernier avant-poste habité avant le passage en Espagne par la vallée du Tech et le col de La Peyre Saint-Martin, laisse à penser qu’existait à cet endroit, dès le Moyen Âge, un « hôpital », vraisemblablement accolé à un oratoire, où marchands, bergers, pèlerins allant à Saint-Jacques, ou en Espagne pour leur négoce, pouvaient se réfugier, recevoir des secours matériels et spirituels…............................................................................................................. 29
I.2. 1er novembre 1449. Première mention de « l’œuvre de Notre-Dame de Poueylaün » 34
« … Pour autant qu’on puisse consulter le passé, il nous permet d’admettre que le culte de N.-D. de Poueylaün est aussi ancien que la christianisation du pays. Le culte de la Sainte Vierge s’est installé et développé, nous semble-t-il, à mesure que le pays se christianisait, christianisation qui s’est poursuivie et accentuée pendant tout le Moyen Âge. […] (Source. Abbé Bernard Peyou, curé d’Arrens. Notre-Dame de Poueylaün, « Tu honorificentia populi nostri », Tarbes, 21 juin 1945, p. 8)
Comme nous le redoutions, notre moisson d’archives datant du Moyen Âge s’est révélée infructueuse. Pourtant, un champ d’investigation reste encore grand ouvert : celui des minutiers et autres fonds conservés sur le versant espagnol des Pyrénées. Nous regrettons que le temps de les explorer nous ait manqué, alors que nous avons relevé que certaines familles azunoises avaient l’habitude de faire des legs pies en faveur de sanctuaires espagnols comme Montserrat ou Notre-Dame del Pilar (voir ci-dessous, legs en 1586, 1605, etc.). Une coutume semblable émanant de donateurs espagnols en faveur de sanctuaires français et remontant à des temps aussi reculés n’étant pas à exclure, il est vraisemblable que de précieuses informations concernant nos sanctuaires bigourdans, et peut-être même N.-D. de Poueylaün, auraient pu être découvertes à Sallent-de-Gallego, Huesca ou Saragosse ?
Nous nous efforcerons de combler cette lacune, en rappelant la place singulière de Notre-Dame dans la société bigourdane, et, en particulier, les liens entre Notre-Dame du Puy et la Bigorre.
- IXe siècle. Acte d’allégeance d’un chef sarrasin qui décida de placer son château de Mirambelle [Lourdes] assiégé par Charlemagne ainsi que sa seigneurie de Bigorre non pas sous la suzeraineté de l’Empereur, mais sous la seule suzeraineté de Notre-Dame-du-Puy.
« … Le culte de la Sainte-Vierge est aussi ancien que l’Eglise. Après l’Ascension de Notre-Seigneur, les Apôtres, les Disciples et les premiers chrétiens entourèrent la Mère de Jésus-Christ d’une respectueuse vénération.
Dans le diocèse de Tarbes et Lourdes, formé au Concordat par la majeure partie de l’ancien diocèse de Bigorre ou de Tarbes, d’une notable partie de l’ancien diocèse de Saint- Bertrand de Comminges et de nombreuses paroisses de l’archidiocèse d’Auch, le culte de la Sainte Vierge s’établit en même temps que le Christianisme.
L’histoire des origines chrétiennes du diocèse commence avec le IVème s. Il y avait alors des chrétientés nombreuses et organisées dans les villes et les campagnes. Au Concile d’Arles, tenu en 314, assistaient Mamertinus, métropolitain d’Eauze et le diacre Léontius. De la province d’Eauze dépendaient les diocèses de Comminges et de Bigorre. Par ailleurs, de nombreux documents épigraphiques et archéologiques signalaient Patroclus, évêque de Lugdunum Convenarum, aujourd’hui Saint-Bertrand-de-Comminges, avant 347, et Severus, avant 385 […] Dans le diocèse de Bigorre, vécurent aux IVème et Vème s. de nombreux saints, que Grégoire de Tours signale dans son De Gloria Confessorum : saint Mesclin, à Tarbes ; saint Sever, à Saint-Sever-de-Rustan ; [saint Orens, un des premiers évêques d’Auch, qui fonda un ermitage en Lavedan : le couvent de Saint-Orens, dont quelques ruines subsistent encore] ; saint Savin. Ce dernier est identifié par de nombreux historiens avec Sulpice-Sévère. Sulpice-Sévère fut un disciple de saint Martin, évêque de Tours qui aima tant la Vierge ; il fut aussi l’ami de saint Paulin, évêque de Nole, un Aquitain, qui, dans un poème, parle de Notre- Dame engendrant l’Homme-Dieu, sans perdre sa virginité […]
L’empereur Charlemagne s’occupa de réduire la province de Bigorre, dans les Pyrénées, où un chef sarrasin s’était constitué une sorte de souveraineté indépendante. Il l’assiégea dans son imprenable citadelle de Mirambelle, à Lourdes. Devant l’insuccès de l’entreprise, Rorice ou Borice, évêque du Puy, qui accompagnait l’Empereur, se mit en prière et invoqua la Reine du Ciel. Grâce à l’intercession de Notre-Dame et à un miracle qu’elle accomplit [miracle de l’aigle qui, en transportant du poisson pris dans le lac de Lourdes, assurerait la subsistance des guerriers retranchés dans le château], l’évêque rencontra le chef musulman, jusqu’alors intraitable, qui s’adoucit et fut touché par la grâce.
« Puisque tu ne veux pas, dit-il à Mirat, te rendre au roi Charlemagne, qui est le plus illustre des mortels, rends-toi du moins à la plus noble Dame que jamais fut, à la mère de Dieu, Sainte-Marie du Puy. Je suis son serviteur. Sois son chevalier ». Ayant entendu ces paroles, Mirat répondit : « Je me rends ; je livre ma personne et mes biens à la Mère de Dieu, Sainte-Marie du Puy. Je veux en son honneur me faire chrétien et devenir son chevalier. Mais je veux que moi et ma postérité gardions le comté de Bigorre aux mains de Notre-Dame, mais libre de redevance. »
Prenant alors dans la main une poignée d’herbes de la prairie où il s’entretenait avec Mirat, Rorice dit encore : « Puisque tu ne veux rien offrir en signe d’hommage à la Mère de Dieu, ne lui refuse pas du moins la redevance de quelques poignées de cette herbe ». Mirat répondit : « Refuser l’hommage de cette herbe serait ne vouloir rien faire de ce que tu m’as conseillé, et que je t’ai déjà accordé ». « Il en sera ainsi, répondit l’évêque ». Retourné auprès de Charlemagne, Rorice lui raconta ce qu’il avait fait. L’Empereur le ratifia.
Peu après, Mirat escorté d’une troupe de ses hommes, se rendait au sanctuaire de Notre-Dame du Puy. En signe de soumission, ils portaient, attachées à leurs lances, des bottes de foin formées de l’herbe de la prairie. Arrivés au Puy, ils jonchèrent de cette herbe le sol du sanctuaire, puis rendirent hommage à Notre-Dame. Mirat et ses soldats reçurent le baptême. Mirat fut ensuite armé chevalier sous le nom de Lorus. Suivant l’usage du temps, il donna son nom au château qui depuis s’appelle Lourdes … » (Source. J. Francez. La dévotion mariale dans les Hautes Pyrénées. Essai sur son développement historique. Imp. de Bigorre Tarbes, 1951, p. 4-5).
C’est à la même époque que Charlemagne créa la charge d’abbé-laïque. « Lorsqu'on se promène en effet en Bigorre et surtout en Lavedan (Labéda), mais aussi en Béarn et en pays basque, nous rappelle Jean Bourdette dans ses Annales, on peut être étonné par le nombre de personnes s’appelant Abadie ou Dabadie. Ce nom si familier a pour origine l’importance de la présence dans le pays, pendant des siècles, d’abbés laïques (ou abbés-lays). Peu connus du grand public, ces hommes laïcs, donc sans obligations propres aux ecclésiastiques, possédaient héréditairement le droit de recevoir la dime de leur paroisse, à charge pour eux, de pourvoir aux besoins du curé et à l’entretien de l’église. Cette charge donnait droit d’entrée au Parlement de Bigorre. Ils bénéficiaient du droit à nommer le curé, mais c'est l'évêque, en dernier ressort, qui décidait. Ils recevaient le tiers des offrandes qui se faisaient lors des fêtes et en fin d'année. En plus, ils occupaient une place privilégiée lors des offices, ils percevaient en premier, le pain bénit, pouvaient être enterrés dans l'église et bénéficier de la sonnerie à la volée lors de leurs obsèques. Étant considérés comme nobles, les abbés rendaient au comte les devoirs ordinaires de la vassalité et devaient le service militaire en temps de guerre. Ils habitaient généralement près de l’église et leur maison était considérée comme noble et de ce fait, ils étaient exempts de taille avec les terres y attenant… » (Source. Jean Bourdette. Annales du Lavedan, tome 1, pp. 112-113).
Photo n° 009. Le comte de Bigorre remet son épée en signe d’allégeance à Notre-Dame du Puy. Dessin de Nancy de Méritens pour le documentaire "Lourdes et la Tradition Mariale dans les Pyrénées" réalisé par Jean Hêches (1994)
- 1062. Renouvellement de l’hommage du comté de Bigorre à Notre-Dame du Puy, en Velay.
« …En 1062, devant l’évêque du Puy, Pierre II de Mercoeur, le comte Bernard de Bigorre renouvela l’allégeance à Notre-Dame du Puy de son domaine comtal, exempt de toute autre suzeraineté que celle de Notre-Dame […]. Le Puy, Lourdes : deux lieux où apparut la Bienheureuse Vierge Marie à des siècles de distance, mais lieux qui vivent de Notre-Dame, dans un lien très étroit de parenté spirituelle… » [Voir ci-dessous -1604, 1607, etc.-, les legs faits à Notre-Dame du Puy de France] (Source. Internet. Site : La prière pour la France).
- 1292. « Collauna » désignerait, en 1292, « Poueylaün » …
« … Le toponyme « collauna » a été un temps (1292) [nous soulignons] attaché au sanctuaire… ». [Malheureusement, aucune précision n’est donnée sur le document qui a servi de justification à cette assertion. Voir ci-dessus, Intro. § 3] (Source. Pierre Brunet, etc., Montagnes sacrées d’Europe, Paris, Publications de la Sorbonne, 2005).
- XIIIè s. / XIVè s. « Notre-Dame ! Notre-Dame ! Bigorre », ou « Notre-Dame de Bigorre », cri de guerre des chevaliers bigourdans.
« … Les chevaliers, qui combattaient aux XIIIème s. et XIVème s. sous la bannière des comtes de Bigorre, avaient pour cri de guerre : Notre-Dame de Bigorre ». (Source. J. Francez, La dévotion mariale dans les Hautes-Pyrénées, Tarbes, 1951, p. 16).
Cet élément d’histoire de la Bigorre est rappelé dans le sous-titre du journal hebdomadaire La croix des Pyrénées. Mais ce cri de guerre prend une forme un peu différente. Il est rappelé de la façon suivante : « Notre Dame ! Notre Dame ! Bigorre » (Cri de guerre des Bigourdans).
Photo n° 010. Journal La Croix des Pyrénées. 1935. 39èmeannée. (Source. ADHP. 2 J B 1/44)
- Début XIVème siècle. Récit légendaire de la fondation de la chapelle de Poueylaün conté par Lady Georgina Chatterton dans The Pyrenees with Excursions into Spain (Sources. Lady Georgina Chatterton, The Pyrenees with Excursions into Spain. Londres, Saunders & Otley, 1843. 2 tomes, 384pp. ici Tome II, chapitre X intitulé "Tale of Notre-Dame de Pouy la Hunt and of the château of Anzizans [Arcizans-Avant]" p. 127-148). #151 - The Pyrenees, with excursions into Spain, by Lady ... v. 2. - Full View | HathiTrust Digital Library
insérer la traduction A.L.
- 1307. Cession de l’hommage de la Bigorre par l’évêque du Puy à Philippe-le-Bel, roi de France
« …En 1307, l’évêque du Puy et son chapitre céderont à Philippe le Bel l’hommage de Lourdes et de la Bigorre, lequel sera remplacé par un tribut annuel et perpétuel qui sera versé jusqu’à la Révolution française. Ainsi, l’église angélique du Puy revendique hautement et à juste titre son droit d’aînesse et de suzeraineté sur la terre de Lourdes. Plus près de nous, les pèlerinages reprendront de Lourdes au Puy et celui du 15 août 1829 sera l’un des plus marquants. De plus, le 11 février 1856, le pape Pie IX signera le décret d’érection de la cathédrale du Puy, église-mère de Lourdes, en basilique mineure, soit deux ans jour pour jour avant la première apparition de la Bienheureuse Vierge Marie à Lourdes… » (Source. Internet. Site : La prière pour la France).
- 1348-1350. La grande peste.
« …La peste noire est une pandémie de peste bubonique, qui a touché la population européenne entre 1347 et 1352. Elle n'est ni la première ni la dernière épidémie de ce type, mais elle est la seule à porter ce nom. En revanche, elle est la première épidémie de l'histoire à avoir été bien décrite par les chroniqueurs contemporains. On estime que la peste noire a tué entre 30 et 50 % de la population européenne en cinq ans, faisant environ vingt-cinq millions de victimes.
De Marseille, en novembre 1347, la « grande peste » gagna rapidement Avignon, en janvier 1348, alors cité papale et carrefour du monde chrétien, la venue de fidèles en grand nombre contribuant à sa diffusion. Début février, elle atteint Montpellier, puis Béziers. Le 16 février 1348, elle est à Narbonne ; début mars à Carcassonne ; fin mars à Perpignan. Fin juin, l'épidémie atteint Bordeaux. À partir de ce port, elle se diffuse rapidement. L'Angleterre est touchée le 24 juin 1348. Le 25 juin 1348, elle apparaît à Rouen, puis à Pontoise et Saint- Denis. Le 20 août 1348, elle se déclare à Paris. En septembre, la peste atteint le Limousin et l'Angoumois ; en octobre le Poitou ; fin novembre Angers et l'Anjou. En décembre, elle est apportée de Londres à Calais. En décembre 1348, elle a envahi toute l’Europe méridionale, de la Grèce au sud de l'Angleterre. L'hiver 1348-1349 arrête sa propagation.
En décembre 1349, la peste a traversé presque toute l’Allemagne, le Danemark, l’Angleterre, le Pays de Galles, une bonne partie de l’Irlande et de l’Écosse. Elle continue ensuite sa progression vers l'est et vers le nord, dévastant la Scandinavie en 1350, puis l'Écosse, l'Islande ou le Groenland, s'arrêtant aux vastes plaines inhabitées de Russie en 1351. Cette progression n'est pas homogène, les régions n'étant pas toutes touchées de la même façon. Des villages, et même certaines villes sont épargnées comme Bruges, Milan et Nuremberg, au prix de mesures d'exclusion drastiques, et il en est de même pour le Béarn et la Pologne… » (Source. Wikipedia).
- 1349. Premier document d’archive relatif à la chapelle et à l’hôpital d’Héas, et, par extension, à la chapelle et à l’hôpital de Poueylaün (Source. Henry d’Agrain, Arrens et la chapelle de Pouey-Lahun, Tarbes, 1928, p. 69).
Henry d’Agrain interprétant la légende des deux colombes communes à Héas et Poueylaün en infère « un synchronisme entre les constructions des [ces] deux premiers oratoires. Comme la mention la plus reculée que nous avons de la chapelle de Héas remonte à l’an 1349, à défaut de tout document certain, on peut au moins en déduire l’époque où naquit le pèlerinage Azunais … ». Voici la transcription de ce document, retrouvé dans un censier
datant du 19 décembre 1349, fait à Préchac, en Davantaygue, et inséré dans un registre appelé communément Le Livre vert de Bénac dans lequel il est dit que le seigneur de Castelloubon (alias le vicomte de Lavedan) avait donné, « pour le salut de son âme, à Notre-Dame d’Héas, une poule et une rente de douze deniers Morlaàs, à prendre sur le domaine de Soulas…» et, plus particulièrement, que « … l’ostau de Guilhem de Soulaas, fe X soos de Morlaas e una guarie de sens, en ladita festa [la Toussaint], par arraye de assensament naued qui fe sober tot lo loc de Solaas, deus quaus X soos de Morlaàs ne lexa mosseyher per tots tems a Sancte Marie de Feaas, XII dies Morlaàs per la sua anime. » (Source. Louis Dupuy, M.I.C, Notre- Dame de Héas, Nouvelle édition, Tarbes, 1955, p. 25, qui précise dans une note que « ce précieux document est dû à l’obligeance d’un ami dévoué de N.-D. de Héas, M. Gaston Balencie, de St-Pé [voir Annexe VII : Notices et généalogie Famille Balencie], qui le destinait au Bulletin de la Société Académique des Hautes-Pyrénées, mais qui a bien voulu lui en donner la primeur. Nous avons puisé à la même source une mention faite de Nostre-Dame de Féas dans le Censier de Bigorre de l’an 1429.)
« … Pendant tout le moyen-âge, le pays très chrétien connut un immense mouvement religieux et un afflux de pèlerins qui allaient vers l’Espagne, au sanctuaire très connu et très aimé de Notre-Dame del Pilar à Saragosse, et au tombeau de l’Apôtre Saint Jacques, à Compostelle, sur la côte cantabrique […]. Entre les vallées aragonaises et nos vallées, il se faisait alors un trafic intense, trafic commercial et religieux. Les routes et les frontières que nous connaissons aujourd’hui n’existaient pas. Il était plus aisé de se rendre dans les vallées aragonaises que dans les plaines de Béarn ou de Bigorre. Les routes de cette époque étaient des routes commerçantes et pèlerines. Or, à l’approche des cols, -dans la langue du pays : le port-, qui livraient passage sur le versant ibérique, se trouvaient des asiles qui recueillaient les voyageurs, pèlerins ou commerçants, et près de ces asiles, s’élevait un oratoire. Ainsi en était- il à Gabas, près du col du Pourtalet, dans la vallée d’Ossau, au Somport, dans la vallée d’Aspe, à Gavarnie, dans la vallée de Barèges, etc. Il donc très probable que, dans la vallée d’Azun, à Arrens, dernier village avant les montagnes espagnoles et les marches d’Aragon, il y ait eu un asile de ce genre et un oratoire. D’ailleurs, le lieu où est édifiée la chapelle de Poueylaün, a été, pendant très longtemps, appelé « l’hospitalet », le petit hospice […]. Il reste d’ailleurs un témoignage du passage des pèlerins vers Saragosse. Dans le chœur de cette église [Marsous, village limitrophe de celui d’Arrens], on peut voir un tableau qui représente un pèlerin agenouillé devant le pilier sur lequel repose la Vierge de Saragosse, appelée Notre- Dame del Pilar... » (Source. Abbé Bernard Peyou, curé d’Arrens. Notre-Dame de Poueylaün,
« Tu honorificentia populi nostri », Tarbes, 21 juin 1945, pp. 8-9).
- 20 mai 1410. Participation des habitants du val d’Azun à la confection de la châsse en argent de Saint-Savin, encore conservée dans le « trésor » de l’ancienne abbaye.
On lit dans cet ouvrage que « le 20 mai [voir note en bas de page : 21 mai] 1410, les habitants d’Arrens, Aucun, Arcizans, Gaillagos, Bun donnèrent à l’abbé et aux moines de Saint-Savin 40 florins d’or de 36 sols par florin pour confectionner une châsse dans laquelle ils insèreront le corps et autres restes de Saint-Savin (pro conficienda capsa in qua S. Savini corpus et alias quaedam reliquiae conderentur) […] La châsse contenant les reliques de Saint-Savin est en forme de château couvert d’un toit à quatre rampants ornés de crêtes fleuronnées et dorées. Les angles sont cantonnés de quatre tourelles crénelées, qui reposent sur quatre lions accroupis. Face : sur la caisse, trois ouvertures, dont celle du centre en accolade, permettant de voir les reliques : fond guilloché, à feuilles réservées et gravées. Sur le toit, saint Savin, en relief, en cuivre doré rapporté sur un fond orné de feuilles gravées. Au-dessous, l’inscription : « S.SABINE, ORA PRO NOBIS ». Revers : sur la caisse, décor gravé de fenestrages flamboyants, et, sur le toit, saint Savin entre deux anges sous une triple arcature. Côtés : décor d’arcatures encadrant des remplages flamboyants… » (Source. Catalogue de l’exposition Les trésors des églises de France, Musée des Arts décoratifs, Caisse Nationale des Monuments Historiques, Paris, 1965, pp. 259-260 et pl. 169. Voir également ci-dessous au 13 septembre 1857).
Photo n° 011. Châsse de Saint-Savin. Cuivre argenté et doré. Début du XVème s. (h. : 0m395 ; l : 0m49 ; prof. : 0m32). Trésor de l’abbaye de Saint-Savin. Cl. F. Lalanne.
Note : 21 mai 1410 (Source : Ms des Mauristes : MONASTICON BENEDICTINUM Recueil de pièces sur l'histoire de divers monastères bénédictins, formé au XVIIe et au XVIIIe s. et intitulé Monasticon benedictinum. Voici le nonm des maisons sur lesquelles ce recueil fournit des documents de quelque étendue. S. Savin de Lavedan (1). | Gallica - Cote : Latin 12696) :
folio 22v et 23r :
"Homines locorum d’Arens, Aucun, Arcizans, Gailhagos et Bun promiserunt libere et gratuita voluntate se daturos Raimundo Arnaldo de Begola Sti Savini abbati et fratribus Bernardo de Planis, Bernardo de Sostradade Arcizanis… Casasus de Lorda, quadringentos auri florenos, computatis triginta sex solidis pro quolibet floreno, pro conficienda capsa in qua Sti Savini corpus et aliae quaedam Reliquiae conderentur. Actum XXI maii anno Domini MCCCCX 1410.
Autre version [qui précise Arcizans-Avant] : Recueil de pièces sur l'histoire de divers monastères bénédictins, formé au XVIIe et au XVIIIe s. et intitulé Monasticon benedictinum. Voici le nonm des maisons sur lesquelles ce recueil fournit des documents de quelque étendue. S. Sever de Rustaing (3 et 84). | Gallica
f°72r-v [vue 77-78] pagination intérieure f° 37-38 . De capsa S. Savini.
Homines locorum d’Arens, Aucun, Arcizans, Gailhagos et Bun promiserunt libere et gratuita voluntate se daturos Raimundo Arnaldo de Begola Sti Savini abbati et fratribus Bernardo de Planis, Bernardo de Sostrada Arcizanis Avant, et… Casasus de Lorda, quadringentos auri florenos, computatis triginta sex solidis pro quolibet floreno, pro conficienda capsa in qua Sti Savini corpus et aliae quaedam Reliquiae conderentur. Actum XXI maii anno Domini MCCCCX 1410."
(trad. A.L.) "21 mai 1410 : Les hommes d’Arrens, Aucun, Arcizans, Gaillagos et Bun ont promis librement et de volonté gratuite de donner à Raimond Arnaud de Bégole, abbé de St Savin, et aux frères Bernard de Planis, Bernard de Sostrade d’Arcizans-Avant et Casasus de Lourdes, 40 florins d’or composés de 36 sols par florin, en vue de réaliser une châsse dans laquelle sont déposés le corps de Saint Savin et d’autres reliques."
I.2. 1er novembre 1449. Première mention de « l’œuvre de Notre-Dame de Poueylaün ».
- 1er novembre 1449. Testament de Pierre deu Sabaté, de Saint-Savin, qui fit donation « de deux blancs à chacune des œuvres (obras) de Notre-Dame de Sarrance, de Notre-Dame d’Héas et de Notre-Dame de Poueylaün … » (Source : A.D. Gers. Minute de Pierre Sajous, notaire à Argelès. Cote 3 E 3654).
« … On sait qu’il existait un hôpital à Sarrance et un autre à Héas. Les dons habituels faits aux œuvres hospitalières étaient pour le Lavedan de 2 blancs. On peut en déduire que l’œuvre attachée à Notre-Dame de Poueylaün était aussi une œuvre hospitalière… » (Source. « Pèlerinages des temps passés », Bulletin Lavedan et Pays Toy, Collectif SESV, Mengelle M.P., Ninin-Barus J.P., Ripoll J., in Société d’Etudes des Sept Vallées, n° 43, 2012, p. 16).